Mias ou milla ariègeois (vegan)

Voilà plus de 10 ans que je suis avec mon mari et donc plus de 10 ans que j’entend parler de mias. A l’évocation de ce simple mot, beau-papa a les yeux qui brillent et on peut voir à quel point tous les souvenirs qui peuvent être reliés à l’élaboration de ce plat peuvent être heureux.

Malheureusement, en 10 ans (concours de circonstances), je n’ai jamais réussi à assister à cet événement familiale. Mais qu’est-ce que j’en ai entendu parler !!!

Du coup, pendant le séjour de mes BP (beaux-parents) et après de nombreuses interrogations, nous avons essayé de reproduire cette recette en version végétalienne, ici en Suisse. Et c’est avec plaisir que je partage avec vous cette tradition de famille. J’adore vraiment le coté conviviale de l’élaboration de ce plat qui rend le résultat encore meilleur.

Mais d’abord qu’est-ce que le mias ? Vous pourrez trouver toutes les orthographes possibles et imaginables pour écrire ce mot. La version de la famille de mon mari est MIAS, mais je vous ai mis aussi Milla parce qu’en cherchant sur le net, c’est cette orthographe que l’on trouve le plus fréquemment.

Avant d’être une recette, le mias est avant tout un événement de famille (ou de village) qui se pratique (plutôt l’hiver) en Ariège. Les gens se regroupent  autour d’un chaudron (en cuivre, attention sinon ça change le goût) et se relayent pendant environ 1h pour touiller une sorte de bouillie de maïs sucrée, au lait et flambée au rhum.

Mias ariègeois

Ici l’introduction de la farine de maïs en pluie dans le lait.

Une partie de la bouillie est coulée sur une plaque en bois, recouverte d’un linge et saupoudrée de farine de maïs.

Mias ou milla ariègeois

La plaque en bois, recouverte d’un linge est saupoudrée de farine de maïs.

Encore une fois, tous le monde met la main à la pâte pour couler le mias de manière la plus lisse et homogène possible.

Mias ariègeois

Ici l’étape où le mias est coulé sur la plaque recouverte d’un linge fariné.

Une fois refroidi, chacun repart avec sa part découpée en morceaux qui sera ensuite grillée à la poêle avant d’être mangée.

Mias ariègeois

Le mias qui refroidit.

Ensuite, le reste de la préparation est remis sur le feu et flambé au rhum avant d’être servit pour l’apéro ou pour le dessert.

Mias ariègeois

Mias qui flambe.

Attention, l’ustensile utilisé pour touiller est aussi important que le chaudron en cuivre et s’appelle la toudeille. C’est une sorte de gros « fouet »  à 5 branches en bois de buis.

Mias ariègeois

Ici tous les ingrédients et ustensiles nécessaires à la confection du mias.

Comme vous pouvez vous en douter, chaque famille a sa recette et il y a autant de recettes que de familles (ou même que de gens qui le font je devrais dire). Certaines contiennent des oeufs ou encore du beurre.

La recette de la famille de mon mari est composée, farine de maïs, de farine de blé, du lait entier, de l’eau, du sel, du sucre blanc, du sucre vanillé et du rhum négrita (ils sont intransigeant sur le rhum négrita).

Malgré tout, d’après ce que j’ai compris, il a à chaque fois un goût différent parce qu’étant donné que c’est une préparation qui se fait « en relais », chaque personne présente donne son avis et ajoute un peu de ceci ou de cela ce qui fait qu’à l’arrivée, on obtient jamais la même chose. C’est bien là tout l’aspect conviviale de l’élaboration du mias. Chaque mias a son lot de souvenirs et d’anecdotes.

Ici je vous propose une version végétalienne au lait de soja, beurre de cacao, sucre de canne et attention et attention comble de l’hérésie au rhum Bologne… ben oui moi je suis Guadeloupéenne et jamais une bouteille de rhum négrita ne franchira la porte de ma cuisine. Ha ha ha ha ha ! Comment se mettre à dos toute sa belle famille.

Ingrédients :

  • 230 g de farine maïs
  • 2 grosses c à s de farine de blé blanche (ou plus si nécessaire)
  • 1200 ml de lait de soja
  • 250 ml d’eau
  • 2 sachets de sucre vanillé
  • Environ 300 g de sucre de canne
  • Environ 100 ml de rhum (je vous laisse choisir votre marque préférée)
  • L’équivalent de 2 c à s de beurre de cacao cru rappé
  • Un peu de sel
  • Au moins 3 personnes (pour débattre sur le goût, la marche à suivre… discuter quoi !)

Préparation :

J’ai utilisé mon robot Kenwook Cooking Chef pour nous éviter le désagrément de devoir touiller à la main pendant une heure. Mais si vous en avez pas, faites-le dans une grosse marmite (ou une bassine à confiture en cuivre) et faites vous les muscles en même temps ! 😉

Graissez le fond de votre bol de robot avec le beurre de cacao et ajoutez le lait de soja et l’eau. Équipez le robot de l’outil spatule et mettez le en route à vitesse minimum sur 100°.

Une fois que la température de 100° est atteinte, ajoutez progressivement la farine de maïs. Baissez la température sur 80° et laissez ensuite cuire pendant 50 minutes.

Si votre mias a fait des grumeaux (ce qui nous est arrivé) donnez lui un petit coup de mixeur à tête plongeante… oui, oui, je sais que ma belle famille est en train de s’arracher les cheveux à la lecture de ces mots, mais ça nous a sauvé notre mias ! 😉

Replacez le bol sur le robot et ajoutez le sucre, le sel, le sucre vanillé et la moitié du rhum et remettez en cuisson à 90° pour 10 minutes.

Pour pouvoir faire du mias grillé, coulez une partie de la préparation dans un récipient rectangulaire (il faut 1,5 cm d’épaisseur).

Dans une petite casserole faites chauffer le reste du rhum. Faites brûler le rhum dans la casserole et versez ce mélange directement dans le bol du robot sur le reste de la bouillie (attention à ne pas vous brûler).

Une fois que l’acool a finit de flamber, servez sans attendre pour l’apéro ou pour le dessert.

Mias ariégeois

Préparation du mias grillé :

Démoulez votre morceaux de mias sur une assiette saupoudrée de farine de maïs et saupoudrez aussi le dessus.

Mias ariégeois

Découpez-le en morceaux et faites-le griller à la poêle avec un peu d’huile et de beurre de cacao. Laissez cuire un coté, ajoutez une à deux c à s de sucre pour caraméliser par face. Laissez griller les 2 cotés jusqu’à ce que les 2 cotés soient bien dorés. Servez chaud.

Je n’ai pas de photos de cette étape parce que nous avons oublié de saupoudrer avec la farine de maïs et du coup le mias ne s’est pas bien tenu dans la poêle… 😦 Dès que je recommence je vous met une photo.

Voilà vous savez tout. Merci à mes BP pour la transmission de cette recette et pour m’avoir laissé utiliser les photos de leur dernier mias.

→ Mots-clés : Cuisine végétalienne,Cuisine végétarienneSans laitSans oeuf , MaïsRhumCuisine françaiseAriège 

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17 thoughts on “Mias ou milla ariègeois (vegan)

  1. J’aaaaaadore ce genre d’article, de recette, de souvenirs, d’ingrédients, bref j’ai adoré cette aventure et je suis prête à goûter le prochain mias familial et vegan 😉 avec ton rhum, indeed! J’apporte la planche en bois 😉
    Merci pour ces bons moments partagés
    BiZ

  2. Oh toi alors, tu changes toute la recette avec ton rhum ! 😛 (tu m’as faite rire avec le rhum negrita)
    J’aime beaucoup ton article, j’adore les traditions familiales !
    Je ne connaissais pas celle-ci, je trouve ça chouette que tout le monde se retrouve pour cuisiner.
    Par contre, j’ai une question, juste pour satisfaire ma curiosité personnelle : tu dis que « le reste » est remis en cuisson… C’est-a-dire que toute la préparation n’est pas coulée sur la table ?

    Merci pour ce partage ! 🙂

    • Hé oui ce sacré rhum Négrita ! On voit sur la photo de mes BP 2 bouteilles (celle avec les ingrédients et les ustensiles). Une de Négrita et l’autre de Bologne (qui viens de chez moi). Mais toute la belle famille n’a pas voulu se servir du Bologne pour ne pas changer le goût du mias ! Ça m’a fait trop rire de voir ça sur les photos ! Mais je suis une rebelle, et j’ai utilisé mon précieux rhum Bologne pour mon mias version antillais ! Lol.
      Sinon oui je dirais que 1/2 à 2/3 de la préparation est coulée pour être refroidi et le reste est flambée et mangée en bouilli sur le moment. J’espère que ça répond à ta question. 🙂
      Bonne soirée.

  3. Ah ah ! Le mias ! Le miassou !!!! 🙂
    Je n’ai jamais raffolé de ce truc qui était aussi en vigueur chez moi, quoi que nous n’avions pas le chaudron ! J’adore ton article qui relie tradition et modernité avec un mias sans produits animaux ! Je ne savais pas qu’on coule le mias sur une table en bois ! Bravo à toi d’avoir revisité cette tradition culinaire…
    mais je t’avoue que je n’ai pas très envie de tester ta recette car je ne garde pas un souvenir mémorable de ce plat dans le genre étouffe crétien. Il est vrai que ma mère, quoi qu’ayant des affinités avec la Martinique, ne le flambait pas au rhum ! Ne me demande pas si ma mère utilise du Negrita ou du Bologne : je n’ai jamais eu ce genre de conversation avec elle. Ce que je sais, c’est qu’elle est à fond rhum (et schrub) et je ne sais pas ce que ma grand-tante buvait si ce n’est que c’était du rhum, à tous les repas au moins un petit verre jusqu’à ses près de 100 ans ! Alors longue vie à toi !

    • Ha ben tu vois ça doit être le rhum dans le mias qui change tout ! 😉 C’est clair que tu n’as plus faim après avoir mangé ça… Mais j’ai adoré partager ce moment avec mes BP. J’adore ce genre de tradition familiale ! 😉 Bonne journée.

  4. Ah beh ça alors!! Une recette ariégeoise….végan!! Mais les ariégeois (moi comprise) te diraient que ça n’existe pas! Je vis en Ariège, et honnêtement; le mias et moi, ça fait deux, et pour cause : chez moi, on le fait quand on tue le cochon, ce rituel hivernal qui consiste à faire de la charcuterie pour l’année à venir.
    Et le mias est fait dans le chaudron oui….. mais après avoir fait les fritons dedans!!! c’est à dire qu’il reste du gras du cochon!!! donc ça m’a jamais plu ce truc là… malgré le rhum, le sucre, et la re cuisson dans du beurre le soir venu!…et depuis que je suis vegan encore moins! ^^

    • Ha ha ha je sais bien qu’en Ariège ça n’existe pas. Mais il me semblait que les végétaliens aussi avait droit au mias, d’où ma recette. Je crois que parfois le mias, dans la famille de mon mari, est mangé en effet en même temps qu’un confit de canard… mais dans 2 chaudrons séparés. Bref, mon « chaudron » à moi n’a jamais vu la couleur d’une viande alors tout va bien ! 😉
      Je comprend très bien pourquoi tu n’aimes pas ça du coup ! ❤ Moi j'ai adoré en tout cas ! 😉 Bonne journée.

    • Bonjour Laetitia,

      Merci pour l’idée, je découvre quelque chose ^^.
      Je vais demander à un natif ariégeois non végan s’il connaît le mias et pourquoi pas faire la recette :D. Il est gourmand, il dévore les pâtisseries véganes.

      Bonjour Heloh,

      Est-ce possible de faire connaissance ? 🙂
      Je viens fraîchement de débarquer en Ariège et je suis en recherche d’appartement.
      Je suis végane entre autres ^^ et rencontrer des personnes véganes serait bienvenue ici.
      A bientôt peut-être.

  5. Oh quelle merveille Laetitia ce moment de tradition familiale !
    Contrairement à beaucoup ici, je suis une dingue de mias que ma grand-mère me préparait petite ! Une madeleine quoi !!! Mais très triste, végé depuis l’âge de 13 ans et végane depuis quelques années de ne plus pouvoir en manger ! dans le commerce, graisse de canard à tous les coups ! C’est adorable de nous faire partager !
    Merci du fond du coeur pour cette replongée en enfance !… et pour les délices à venir… 😉

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